Délicate expérience

Un espace parmi d'autres.
Les murs seraient recouverts de noir de fumée, comme un intérieur d'appareil photo, enregistrant chaque incident de contact.
Ou de bleu "incrust", peinture de décor utilisée en tv pour mettre une image ou un film derrière l'acteur. On peut sourire.
Un plot, une balise, une bite d'amarrage, ou plus, pour poser les verres en vernis sage, qui projetterait sur un écran ou directement sur le mur, au plafond, au sol, toutes sortes d'images issues de lieux de promenade.
Un ou deux rayons laser, lumière nulle, qui aussi bien comptabiliserait les personnes qui la franchiraient, rencontres sans corps.
Une caverne comme un planétarium, un noyau dur.
Une résurgence, un nombril totalitaire projetant son évacuation.
Un ou plusieurs grands écrans plats contemporains, des plaques d'aluminum brossé de 99 cm de côté, scintillantes dans cette pénombre, comme devaient bouger les dorures de Versailles aux temps de la bougie.

D'autres choses encore, venues du vent.
Signées, pourquoi pas.
Quelques visiteurs passeraient sans doute par là, par ce bocal contre leur chemin, éprouvette d'une autre vie à jamais accessible sur le net, sur ce blog, qui, en en retraçant l'existence, rend superflue sa visite. Une expo écologique où le petit chien ne sera pas taché.
Nuit hallucinée, celle de Platon, de Diogène, de Moïse ou d'un ermite au pif, cette nuit éteinte par Edison, réveillée un instant par Van Gogh, tapotée par Klein, abreuvoir aux soifs de tant d'autres, là où s'inscrit l'ombre des gestes.




J'oubliais: quelque chose donne l'heure, je n'ai pas de montre.