Echec

L'arme blanche (rémanence d'image mouvante)

Je fais des images. Je ne sais rien de plus.
Cela exulte, cela met des passerelles entre ce que je vois et des réalités qui m'imposent dans la mesure de leurs proximités. Quand bien même quelque vérité voudrait surgir, se poser, là, sur cette surface scintillante, elle ne peut être qu'interrogatrice d'un univers passé. Sa liberté et son joug.
C'est sans recul, les erreurs sont légions. Elles suivent ma vie.


C'est à dire - 80 x 100

Jours après jours, je me vois parcourir les mêmes sentiers aux menus déroulants. Des arbres naissent comme s'ils avaient toujours étés là.
D'autres laissent des vides si soudains à mes certitudes que je n'ose en supprimer les liens au 404 Not Found, trou noir éternellement vierge, ultime œuvre d'Art, sans fond ni échelle, concrétion exacte des pensées résiduelles.
Il en est qui se pétrifient, colonnes de sel d'une mémoire qui glissent en extrémité jamais atteinte des moteurs de recherche.

Et puis il y a ceux là, où la vie s'ébroue, plante ses graines, cultive patiemment ses saisons
miroir gaz mémoire identité évolution
Un je ne sais quoi, une image une parole un rien, que je vérifie à chaque passage, qui me rassure ou me fait tourner talon, soudainement lassé.

quelque chose d'indéfectible, jusqu'au jour où je n'y vais plus.

Qu'ai-je choisi ici? Ma volonté me semble aussi loin que lorsque pour un rien, je me magnétise ou me pulvérise. Ce que j'y vois, ce que j'y entend me structure, me modifie, volute l'écriture des notes en danse soudaine.
Ici comme ailleurs, ce qui n'est pas dit façonne les murs d'un labyrinthe intouchable où les fils qui fleurtent en sol ne mènent ni à la liberté ni à l'autre, juste à la probabilité d'une révélation, d'une alliance qui en finirait le souffle solitaire.
Car c'est alliées à l'absence que se forgent les images du présent, à jamais amputées de ce qui les a fait naitre, mystères enfuis aux regards ricochants

Parce qu'il y a toujours quelqu'un, qui dit mieux, ce que l'on ne voyait pas encore.